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Mono ou Poly-amour ?

Mono ou Poly-amour : êtes-vous nomade ou sédentaire ?

Marche dans le désert : vers l'oasis ?
Nomades ou sédentaires ?

Une amie postait récemment sur Facebook la vidéo d’un documentaire sur le poly-amour. Elle faisait part de ses questionnements en la matière, suite à une expérience vécue … (Apparemment imposée par son amoureux du moment).

Vu du côté d’un solo depuis de longues années  – à qui toutes les personnes qu’il aurait apprécié de « mono-aimer » ont offert leur camaraderie, mais pas leur amour –  cette réflexion a résonné un peu comme le ferait pour un SDF celle du propriétaire d’une maison qui se demande s’il ne va pas s’acheter une résidence secondaire.

J’ai beau être philosophiquement potentiellement poly-amoureux, faudrait déjà trouver une « mono » pour commencer !

Tiens donc  : « mono« , ça sonne comme « monitrice » : histoire de rappeler le rôle d’initiatrice des femmes … Ce qui, vu ainsi, conduit nécessairement à valoriser le poly-amour, car il devient alors source de chemin initiatique : en matière de spiritualité, de réceptivité, de sexualité …

Toutes ces dimensions sont interconnectées !

Malheureusement, bien peu de femmes se souviennent de ce rôle de «Grande Mère» qui devrait être le leur,  pour le réduire à celui de « petite mère », y adjoignant avec plus ou moins de bonheur celui d’amante, de « working girl », et parfois de militante ! Entre les fonctions de maîtresse de maison, de maîtresse d’alcôve, de maîtresse femme, ou de maîtresse d’elle-même, ça reste quand même une histoire de maîtrise … Et donc de pouvoirs! 

Le poly-amour ne serait-il pas une tentative pour se sortir des pièges anciens jeux de pouvoirs entre femmes et hommes … Au risque de tomber dans d’autres, encore plus subtils, ceux de l’ego et des besoins qui le meuvent ?

Mais revenons à la question du poly-amoureux vs le solo SDF !

Vu que je suis aussi SDF (puisqu’ayant fait le choix d’une vie nomade depuis trois années) cette comparaison m’amène à me demander si le statut de solo et celui de sans domicile fixe ne seraient pas liés … Est-ce que le besoin de sécurité et de protection derrière des murs solides ne seraient pas souvent une recherche inavouée derrière la quête d’amour ?

Mais, en notre époque ou l’ego a de quoi s’épanouir dans sa recherche du « Toujours plus », une fois acquis le luxe de la sécurité, le besoin de liberté surgit inexorablement  …

Me vient ainsi à l’esprit, à propos du poly-amour, qu’un changement d’angle de vue serait utile à ceux que cette façon de vivre leurs relations amoureuses interroge.  Certes la morale sociale et la représentation largement majoritaire penchent pour l’exclusivité amoureuse …  Mais il y a malgré tout une certaine hypocrisie, car on admet que la majorité des unions se termineront par une rupture ou un divorce, et on sait très bien que les coups de canif dans le contrat implicite d’exclusivité sont chose courante !

En amont de ce qui est alors souvent vu comme un échec, (alors qu’il s’agit d’une leçon à apprendre), je suggère à chacun de se demander s’il est fait pour être sédentaire ou nomade, que ce soit en matière de lieu de vie ou de relation amoureuse.

Mais, si l’on sait ce que signifie sédentaire, on oublie qu’il existe au moins deux formes de nomadisme : un qui pille et fait des razzias, et un qui préserve et entretient les espaces qui le nourrissent. Ajoutons donc à la première question celle de savoir si l’on est sédentaire ou nomade, celle de savoir quel type de nomade on veut être !

Notons d’abord que le sédentaire, quand il se sent encroûté dans sa routine, finit souvent par envier la liberté du nomade … Pourtant, il ne lâcherait pour rien au monde le confort et la sécurité de ses quatre murs … Alors, il s’invente des compromis, à travers des aventures extérieures : ça s’appelle des vacances …

Ceci s’apparente au papillonnage …

Le nomadisme du papillon est consommateur, il vise la liberté, le plaisir de découvrir de nouveaux lieux, celui de butiner de nouvelles fleurs, pas encore flétries.

J’ai bien peur que pas mal de poly-amoureux soient ce genre de butinage-là, consciemment ou inconsciemment … Et je ne suis pas sûr que ça puisse s’appeler « amour » !

À côté de ça, il y a le nomadisme du pasteur (pas l’évangéliste, le berger). Ce nomade-là traverse les déserts, mais il connait les zones de pâturage nécessaire pour apporter ce qui nourrit … Et il retourne toujours aux puits dont il sait qu’ils pourront l’abreuver …

La lumière, c’est sa marche solitaire au soleil des déserts qui lui apporte ; l’Esprit, c’est dans le silence de la nuit, sous la lune et les étoiles, qu’il en reçoit le souffle … Mais il sait que c’est dans les oasis que coule la source qui étanche sa soif, et que poussent les fruits qui rassasient.

Et ces oasis-là , parce qu’elles lui sont vitales, il les chérit, il les aime, il les préserve, et tente d’empêcher qu’elles s’assèchent … L’amour qu’il leur porte se mesure aux soins qu’il leur apporte.

Dès lors, même si son nomadisme le conduit d’oasis en oasis, au fil de ses voyages ses pas le mènent régulièrement vers celles grâce auxquelles il peut continuer son chemin.

Mono-amoureux ? Poly-amoureux ? Ce n’est peut-être pas le bon débat ! Au fond de votre âme, êtes-vous sédentaires ou nomade ? Et si vous êtes nomade, êtes-vous papillon, ou pasteur ?

Bon voyage à tous … même confinés, l’amour coule au creux de l’oasis qu’est votre cœur ! Mais, encore faut-il le laisser couler librement pour en abreuver tous les voyageurs qui sont dans le désert.

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